L'autre face
" Européens en Algérie indépendante "
Hélène Bracco est historienne, mais aussi et par ailleurs " européenne du monde
arabe ". Elle est née au Maroc. Encore jeune, elle a été emmenée par ses parents en Algérie. Son adolescence, sa jeunesse, et maintenant sa vie d'adulte en France l'ont amenée à se poser nombre de questions, dont les réponses, qu'elle a cherchées jusqu'en Algérie, ne correspondent pas forcément avec l'idéologie dominante encore influencée par un esprit particulier vis à vis de ces peuples arabes.
Son travail concerne les "Européens d'Algérie" et plus spécialement ceux et celles
qui sont resté là-bas au delà de l'indépendance de 1962. Elle déclare : "Pour comprendre, j'ai voulu interroger l'histoire. J'ai interrogé des gens, acteurs de l'Histoire, qui se sont souvenus pour moi. En entrant dans leur mémoire, j'ai pris pied dans leur histoire. "
Son ouvrage est incontournable pour comprendre les réactions de ces gens que l'on
a appelés ici, et là-bas aussi, les "pieds-noirs" et que l'on a beaucoup trop souvent identifiés aux extrémistes et terroristes de l'OAS. Elle a interviewé plusieurs d'entre eux, des plus modestes aux plus connus. Parmi ces derniers Monseigneur Scotto, ou Jacques Choukroun, ou Jules Molina, et les textes de ces entretiens sont d'une éloquence et d'une qualité exceptionnelles.
"L'autre face, Européens en Algérie indépendante ", par Hélène Bracco ; éd. Paris
Méditerranée ; 220 p. 120 F.
Jacques Jurquet
Visas Algérie :
un petit pas dans la bonne direction
Depuis de nombreuses années, le MRAP dénonce la politique restrictive de
délivrance de visas aux algériens qui a abouti à rendre quasiment impossibles les visites familiales en France. Dans ce contexte, le MRAP ne peut que se féliciter de la déclaration du Ministre de l'Intérieur tendant à assouplir le traitement des demandes de visas.
Néanmoins, le MRAP estime que les efforts du gouvernement doivent aussi porter
sur les visas long séjour, délivrés au compte goutte. Or, les préfectures rejettent toutes les demandes de titre de séjour dès lors que les personnes ne justifient pas d'un visa long séjour. Le défaut de ce document alors même que ces personnes sont entrées avec un visa court séjour empêche des personnes de s'installer régulièrement et les confine dans une situation de précarité.
Par ailleurs, il nous semble indispensable de renégocier l'accord franco-algérien afin
d'y intégrer les dispositions plus favorables issues de la loi du 11 mai 1998, telles que les cartes de séjour délivrés aux scientifiques, aux membres de professions culturelles ou artistiques.
De plus, l'accord franco-algérien génère des discriminations inacceptables en
particulier au regard du droit de vivre en famille. Actuellement un conjoint de français, muni d'un visa court séjour, selon qu'il ait ou non la nationalité algérienne sera traité de manière différente quant à son droit au séjour. Il en est de même en ce qui concerne les parents d'enfants français qui n'ont droit à aucun titre de séjour, contrairement aux parents possédant une autre nationalité.
Le MRAP demande donc au gouvernement de mettre à l'ordre du jour des
discussions avec l'Etat algérien, la négociation de l'accord franco-algérien afin de mettre un terme à ces discriminations qui ne sont fondées ni sur une différence de situation ni sur des nécessités d'intérêt général. [Paris,le 21 juin] |